
Chatouillée par la plume de l'inspiration...
Quand mes mots se déposent sur une mélodie, y’a comme de la magie dans l’air.
L’air d’une chanson, peut-être bien.
Quand je suis chatouillée par la plume de l’inspiration, je souris.
Ça vibre dans ma poitrine.
Ça vibre contre ma poitrine aussi.
Ma guitare contre mon corps, je couche mélodie et mots sur des accords.
J’apprivoise les pas de danse de mes doigts sur les cordes.
Mes cordes sensibles.
C’est comme si chaque chanson avait une conscience bien à elle; comme une petite créature vivante qui me souffle à l'oreille la prochaine rime.
Comme une plume qui décide où s'envolera la mélodie.
Ma voix me montre la voie.
Je deviens porte-parole et musique d'une nouvelle chanson qui prend son premier souffle.

Mon instrument: ma voix!
Dans mon système de croyances, je pense qu'on a vécu avant et qu'on reviendra...
C'est peut-être pour ça qu'à 2 ans, quand mes parents me demandaient ce que je voulais faire plus tard, je répondais "chanteuse"! Des vidéos de moi à 5 ans chantant et dansant sur du Nathalie Simard me font croire que j'avais déjà fait ça "avant".
Pourtant, pendant toute mon adolescence, c’est le violon qui a pris toute la place. Mon grand-père, Édouard Breau, a commencé à m’enseigner ses reels quand j’avais 10 ans. J’avais une bonne oreille et j’adorais jouer du violon. C’est avec cet instrument que j’ai apprivoisé la scène, aux côtés de mon grand-père aux yeux brillants de fierté, qui m’indiquait que la fin de la reel approchait par un p’tit clin d’oeil complice, sourire aux lèvres.

À l'adolescence, Théo Brideau m’a prise sous son aile bienveillant de prof de violon qui voyait le potentiel en moi. Je me souviens des moments où il me disait “tu chantes, toi!”, ce que je niais. J’avais une petite voix juste, mais j’appelais pas ça “chanter”. "Entre musicien, on sait se reconnaître. Toi, tu es une chanteuse!" qu'il me disait.
À 16 ans, je m’amusais à chanter les harmonies vocales de mon père, lui aussi musicien.
“Nancy, je t’entends pas…Pousse! Tu peux chanter plus fort que ça!”
Et c’est là où j’ai compris que…Théo avait raison. Mon instrument, c’était ma voix.
Mais j’étais ‘dure de comprenure”...
Je me suis inscrite à l’Université de Moncton en musique...en flûte traversière!

Je me suis longtemps cherchée musicalement. Je cherchais “mon son”. Mes études en musique, bien que ça m'est permis de développer la maîtrise de ma voix, a installé dans mon coco, hémisphère gauche, un logiciel de critiques non-constructives qui pendant des années, a pris en otage l’inspiration. Ma plume s’est tue. Chaque progression d’accords était trop simple. Chaque rime, trop prévisible. Chaque thème, du déjà entendu. Je n’assumais pas que dans mes veines, il y avait des racines country, et on était à l’époque où le country n’avait pas encore fait son retour en force.
Au début de la vingtaine, il y a eu le Gala de la chanson de Caraquet; tremplin extraordinaire où la vaste majorité des artistes acadiens sont passés. J’y étais comme interprète en 2006, où j’y ai remporté le prix dans ma catégorie et le prix du public. Quand je suis sortie du Carrefour de la mer, je me suis promise d’y participer à nouveau comme auteure-compositrice-interprète, ce que j’ai fait en 2008. Cette année là, j'ai eu l'honneur de repartir avec le prix du public pour une deuxième fois. Une belle dose d'amour en plein coeur!
Mais vous savez ce qu'on dit... "jamais deux sans trois!"
Je suis donc retournée au Gala pour une troisième fois en 2009 où j’ai remporté les honneurs dans la catégorie ACI et Auteur-Compositeur “Chanson primée”. Suite au Gala de 2006 et de 2009, j’ai participé aux demi-finales du Festival international de la chanson de Granby. Ces expériences m'ont permis de grandir musicalement et de recevoir de la formation des plus grands artistes créateurs en chanson francophone.
À l’été 2009, j’ai eu l'immense privilège de me retrouver sur la scène du spectacle de clôture du Congrès mondial acadien, à Tracadie, un spectacle d’envergure auprès des grands de la chanson en Acadie...
Vous dire combien j’étais fière de cette opportunité!


En 2010, on me propose le plus beau projet musical de mon petit bourgeon de carrière; celui de chanter ma petite ville dans la production multimédia Tracady Story. J’ai prêté ma voix aux chansons nées de la plume de Jac Gautreau, j’ai chanté l’histoire de Tracadie avec comme toile de fond, l’Académie Ste-Famille illuminée de projections. Ce projet occupera mes étés de 2010 à 2012 et demeure un de mes plus beaux projets artistiques que j'ai vécu!
Chanter... Tracadie!
Crédit photo: Pierre Gautreau
Entre le pop et le chant classique...
En parallèle à tout ça, j’étudiais à l’Université de Moncton en chant classique, en éducation. Je découvrais le monde de l’opéra et ce que ma voix pouvait faire. Les ateliers d’opéra m'ont permis de connecter à la comédienne qui sommeillait en moi. Dirigée par ma professeur de chant, Lisa Roy, et le metteur en scène, René Poirier, l'atelier d'opéra de l'Université de Moncton a été la plus belle école de la scène sur mon parcours.
En 2011, j'ai eu la chance de faire une tournée de 25 représentations d’un opéra en français dans les écoles de Terre-Neuve. Le chant classique m’a tellement fait tripper que pendant un moment, j’ai songé à poursuivre ma carrière en chant. J'ai débuté une maîtrise en interprétation à l’Université de Montréal, mais la vie m'a redirigé vers où je devais commencer ma carrière: devant la salle de classe, comme musicienne éducatrice, dans ma petite ville.

Après mes deux premiers voyages en Europe en solo en 2012 et en 2013, j'avais les pieds légers et un désir viscéral de découvrir le monde. En 2014, mon amour du voyage m’a amené à déménager au Koweït là où j’ai évolué comme enseignante de musique, mais aussi comme chanteuse. Pendant six ans, j'ai enseigné à l'American International School of Kuwait. J'y enseignais la musique vocale et instrumentale, une expérience de vie unique qui m'a amené à évoluer dans plusieurs sphères de ma vie.
Il y a eu South of Eden, un duo avec le musicien canadien Rob Foster - devenu trio lorsqu’il a épousé Liz Comninellis, chanteuse pianiste doctorante en composition. Chaque semaine, nous performions ensemble au splendide hôtel Radisson Blu. J'ai aussi fait partie d'une band de sept musiciens formée d’enseignants de mon école - 3AM Shawarma. Entre ces deux projets, j'ai performé lors d'évènements diplomatiques dans des ambassades et dans des événements corporatifs, en plus de prendre part à des marchés et autre évènements de la scène musicale koweïtienne. Ça été de belles années!
Mais toutes ces années, ma plume était muette.
Elle avait perdu la voix. La voie de l’écriture des chansons.
Accueillir une mélodie au creux de l'oreille...
Ce n’est qu’à mon retour en Acadie, en pleine pandémie, que je retrouverai la plug pour me brancher à l’inspiration à nouveau, après des années de “panne-sèche”. “Le retour” est né. Peut-être parce que j’étais de retour “chez-moi”. J’étais de retour après des voyages autour du monde dans plus d’une quarantaine de pays et je constatais combien…on est bien chez-nous.
On était en plein confinement, la pandémie nous était tombée dessus à l’échelle planétaire et l’humanité trouvait des moyens de se retrouver “ensemble”. C’est dans la foulée de la pandémie que le projet du Choeur virtuel de l’Acadie est né dans l'esprit de Marc-André Pelletier et Chantal Doiron-Pelletier . Ma chanson “Belle Acadie” a eu l’honneur d’être arrangée par Justin Guignard et a été interprétée par une centaine de choristes.
Chanter et jouer, ça fait partie de mon identité
Depuis, j’ai lancé un single par année; “Le retour” en 2021, “Dans l’bleu des yeux” en 2022 et “End of Summer Blues” en 2023. Je suis reconnaissante d’avoir reçu l’appui de Musique NB pour l’enregistrement de la chanson “Dans l’bleu des yeux”. Je rêve d’un éventuel album où mes chansons prendraient vie.

Crédit photo: Julie D'Amour-Léger
À l’été 2022, j’ai eu le privilège d’incarner la douce et timide Des-neiges Verrette dans le théâtre musical “Belles-soeurs” présenté à Caraquet, le temps de 20 représentations. Projet d’envergure, j’ai partagé la scène avec un groupe de chanteuses qui jouent et de comédiennes qui chantent. C’est là où j’ai compris combien le bagage des ateliers d’opéra de l’Université de Moncton était précieux et toujours bien vivant. La chanteuse-comédienne peut s’éclipser de la scène pendant des années… mais chanter et jouer, ça fait partie de mon identité. Et quand je me retrouve sur scène, toutes les parts de moi prennent vie, s’activent et vibrent.
J’aimerais un jour offrir des conférences où mes chansons seraient entremêlées à mes récits de vie.
J'aimerais donner vie à ces chansons qui dorment dans mes tiroirs...
Aujourd’hui, je renoue avec l’écriture de chanson sur une base plus régulière.
Je laisse ma plume voler au vent, me chatouiller, se déposer.
Je laisse mes mots aller et venir, comme la vague.
J’ai désinstallé le logiciel de critique non-constructive de l'hémisphère gauche de mon cerveau pour assumer pleinement ce qui me vient.
J’ai des racines country.
Pas beaucoup d’accords fancy dans mon jeu de guitare qui se développe doucement.
Mais j’ai des choses à dire, en parole et en musique.
Mes chansons racontent des histoires.
Elles racontent mon histoire.
Elles peignent différents tableaux de ma vie.
Différentes saisons.

Spectacles à venir
Jeudi, 24 octobre 2024, 20h - Tracadie - Le Up'n'Down Resto Bar

















